Cinquante ans que ça dure, et on ne s’en lasse pas ! Timothée Chalamet chantant du Bob Dylan et ironisant sur l’oscar qu’il peine à décrocher, c’est au « Saturday Night Live ». Justin Timberlake qui s’agite en justaucorps aux côtés de Beyoncé, aussi. Tout comme Tina Fey qui imite à la perfection la politicienne conservatrice Sarah Palin. Depuis son lancement le 11 octobre 1975, le « NBC’s Saturday Night », vite renommé « Saturday Night Live » et « SNL », s’est imposé comme le rendez-vous phare de la pop culture américaine où l’on traite, avec force blagues et parodies, de cinéma, de politique, de cuisine, etc. Et il s’inspire de la vie quotidienne des Américains au point d’en devenir le reflet humoristique. De quoi organiser, pour ses 50 ans, une émission de trois heures, convoquant ses talents iconiques et un casting étoilé d’invités. 

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« À l’origine, le “SNL” est une idée follement risquée, explique Renan Cros, animateur de la soirée sur Canal+ dédiée au “SNL” où des personnalités françaises témoigneront de l’influence du show sur leur travail. C’est un mélange de plateau télé, de stand-up, de concert et de sketchs filmés en public, le tout pour capter le “zeitgeist” [l’air du temps, en allemand, N.D.L.R]. Comment, chaque samedi, peut-on réussir à raconter l’époque ? Parfois ça tape dans le mille, parfois c’est raté. Mais, petit à petit, on s’attache à une bande. » À chaque décennie de « SNL », ses figures de proue comiques, impulsant des décollages de carrière : Eddie Murphy, Bill Murray, Will Ferrell, Jimmy Fallon… Côté live musical, les stars s’y bousculent : Nirvana, Paul McCartney, Lady Gaga, les Rolling Stones, David Bowie, Prince, Lana Del Rey et même le groupe de K-pop BTS ! 

Une « émission dont l’humour n’a pas de genre »

L’émission serait-elle un passage obligé pour les icônes de la comédie made in USA ? « Si la comédie américaine est davantage devenue féminine, c’est grâce au “SNL” des années 2000, rappelle Renan Cros. Pour preuve, le blockbuster “Mes meilleures amies”, avec Kristen Wiig et Maya Rudolph. » Laquelle a vu sa popularité exploser durant ses performances au “SNL”, de 2000 à 2010, imitant Kamala Harris, Maya Angelou ou Beyoncé, avant qu’elle ne s’exporte davantage hors des frontières avec sa série « Loot ». De 2012 à 2022, on a également ri devant Kate McKinnon, ouvertement lesbienne, qui a décroché le rôle de Barbie Bizarre dans le « Barbie » de Greta Gerwig. 

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Ainsi l’équipe de « SNL » a recruté plus d’une cinquantaine de comédiennes : « On a affaire à un vivier d’humour au féminin, confirme Renan Cros. Dès le lancement, ce sont des jeunes gens féministes et provocateurs qui fabriquent cette émission dont l’humour n’a pas de genre. Les actrices inventent sans cesse des personnages étranges, voire cinglés, toujours hilarants… Un dispositif repris par les humoristes sur les réseaux sociaux. » Face au climat politique actuel, on peut néanmoins se questionner sur l’avenir de « SNL » – qui a mis un peu de temps à comprendre qu’il ne fallait pas trop égratigner le nouveau président américain. « Je suis curieux de voir comment “SNL” va affronter ces prochaines années de présidence trumpienne… » conclut Renan Cros. Nous aussi !