De nouvelles voix s’élèvent ce vendredi 30 mai pour appeler à une modification de la loi sur les accouchements sous X. Le Collectif des nés sous X d’ici et d’ailleurs demande une réforme pour que les accouchements sous X, qui permettent de donner naissance anonymement, deviennent des accouchements dans la discrétion. Ces derniers permettraient un anonymat complet uniquement jusqu’aux 18 ans de l’enfant.

« Jamais plus maintenant on ne peut promettre un anonymat à vie », lance ce vendredi Erik Pilardeau, interrogé par France Inter. Le co-fondateur du collectif estime que l’évolution des technologies ou les réseaux sociaux rendent illusoires le fait de prétendre protéger l’anonymat des femmes qui font le choix d’accoucher sous X.

À l’inverse, l’accouchement dans la discrétion « est une solution équilibrée entre le droit de la mère et le droit de l’enfant », souligne le collectif. « On s’engage à un anonymat de la personne jusqu’à l’âge de la majorité de son enfant mais elle doit laisser dans le dossier son identité », développe Erik Pilardeau au sujet de l’accouchement dans la discrétion. La mère devrait alors notamment indiquer « tout ce qui est en rapport avec les données de santé ».

Sarah El Haïry veut aussi que les enfants sous X connaissent leurs « racines »

L’appel du collectif rejoint la position de la Haut-Commissaire à l’Enfance Sarah El Haïry. Dans une interview au « Parisien » vendredi 23 mai, Sarah El Haïry avait annoncé souhaiter vouloir aller vers une formule qui permettrait à l’enfant d’avoir accès à « ses racines » tout en garantissant l’anonymat de la mère. « Pour être claire, je veux que la mère soit obligée de fournir a minima un dossier médical », avait-elle précisé.

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L’accouchement sous X est une spécificité française qui permet aux femmes qui le souhaitent de donner naissance tout en conservant leur anonymat. Entre 500 et 600 enfants naissent de cette manière chaque année en France. Le bébé, déclaré pupille de l’État, est ensuite confié à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et peut être proposé à l’adoption, à l’issue d’un délai de deux mois.

Ces enfants nés sous X peuvent obtenir l’identité de leur mère biologique seulement si cette dernière y consent. Le Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (Cnaop) a pour mission d’aider les personnes nées sous X à accéder à leurs origines, mais des associations jugent son action insuffisante.