On l’injecte, il bloque la contraction musculaire, et les rides s’adoucissent. Mais le Botox n’est pas une encre indélébile. « Il agit au niveau de la jonction neurosynaptique, empêchant la transmission du signal nerveux entre le nerf et le muscle », explique Dr Alexandre Koutsomanis, chirurgien esthétique à Paris. Privé d’ordre, le muscle cesse donc de se contracter. Résultat : exit les rides d’expressions.
Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, son effet possède aussi une date d’expiration. « Le Botox reste actif, entre quatre et huit mois maximum, avant d’être progressivement détruit par l’organisme », précise le médecin. Pas d’accumulation, pas de stockage : la toxine finit par disparaître entièrement.
Une disparation totale, sans accumulation
Contrairement à l’acide hyaluronique, qui peut persister dans les tissus, le Botox suit une autre logique. « Il n’y a aucun risque d’accumulation : une fois dégradée, la toxine est totalement éliminée », rassure le Dr Koutsomanis. L’organisme la détruit via des mécanismes enzymatiques naturels et, au bout de six à huit mois, il n’en reste plus rien.
Cette élimination repose sur un processus bien rodé : après avoir exercé son effet sur les muscles, la toxine botulique est progressivement dégradée par des enzymes spécifiques qui la fragmentent en éléments plus petits. « Elle se dissout très progressivement au niveau de la jonction neurosynaptique avant d’être drainée par le système lymphatique. Une infime quantité passe dans le sang, mais elle est rapidement filtrée par les reins », explique Dr Koutsomanis. Ce ne sont alors plus réellement des traces de toxine qui subsistent, mais uniquement des déchets métaboliques inoffensifs, évacués naturellement par voie urinaire.
Seule exception : un risque de migration après l’injection. « Le Botox étant sous forme liquide, il peut se déplacer sous l’effet de la pression ou de la gravité. C’est pour cela qu’il est déconseillé, par exemple, de masser la zone traitée ou de faire du sport immédiatement après », prévient le chirurgien. En cause, une migration de quelques millimètres qui peut parfois créer une asymétrie temporaire.
Un métabolisme variable selon les individus
Si le Botox s’auto-détruit, il ne disparaît pas à la même vitesse chez tout le monde. « Certains métabolismes dégradent la toxine plus rapidement que d’autres, ce qui explique pourquoi l’effet peut varier d’un patient à l’autre », précise Dr Koutsomanis. Et pour accélérer ou diminuer sa dégradation, il n’existe aucun truc ou astuce. Comme souvent, seul le temps fait son œuvre.