Le pantalon ample

Il est si large que les jambes semblent disparaître. Si long que les souliers existent à peine. Seuls les museaux de délicates ballerines s’échappent. C’est sa nature, le pantalon aux jambes immenses a besoin d’appuyer sa présence. Un ourlet raccourci gâcherait cette prestance gagnée au prix d’une étoffe qui ne supporte pas la médiocrité (toile rustique, coton organique, soie, Lyocell ou viscose) et d’une coupe irréprochable peu avare en tissu. Pour l’accompagner, il appelle un modeste débardeur, un blazer aux épaules anguleuses et des mains dans les poches Si vous appréciez sa dégaine, ne soyez pas timide, jouez le jeu des grandes longueurs. Pour éviter de vous sentir envahie, remontez vos manches et dégagez le décolleté.

Le « wide leg »

Avec sa coupe droite large et sa taille montante, il allonge immédiatement la jambe. Sa forme généreuse préfère garder un ourlet bien long qui stimulera votre silhouette. Reste à choisir vos souliers de manière à ce que la jambe du pantalon casse légèrement : entre plat et talons, il faut trancher. Quelles que soient vos formes, attention à ne pas le choisir trop petit mais à chercher une certaine nonchalance de l’allure. Méfiez-vous cependant du pantalon aux jambes trois fois trop grandes pour votre taille : certes, l’ourlet est possible mais les proportions risquent d’être modifiées par rapport au rendu voulu, par exemple, la taille et l’emplacement du genou n’arriveront pas au bon endroit et l’entrejamble tombera moins bien. Conséquence, même en le coupant, les proportions risquent d’être bancales. Pour garder l’effet visuel allongeant qui marche sur tout le monde, mieux vaut ne pas masquer la taille mais privilégier des hauts près du corps ou des chemises amples glissées complètement ou dedans-dehors qui vont permettre de ne pas étouffer la silhouette mais au contraire d’équilibrer les proportions.

Le flare

Avec sa ligne évasée, bien long sur les sandales ou « cropé » au-dessus de la cheville, lui aussi donne une impression de jambes allongées. Encore faut-il évaluer la hauteur de la fourche (la mesure entre la ceinture et l’entrejambe). Parce qu’un flare avec une taille haute (au-dessus du nombril) ne raconte pas du tout la même histoire que sa version taille basse. Vous mesurez moins d’1m62 ? Détournez-vous des modèles trop longs qui nécessitent de couper plus de dix centimètres de tissu : l’ourlet va perturber la ligne et briser le charme. Mieux vaut opter pour une jambe large qui s’évase légèrement.

Le faux pyjama

Si confortable avec sa taille élastiquée, sa coupe épurée et son tissu fluide et souple. Pour échapper à l’aspect pyj rarement flatteur, exigez un minimum de volume et une matière qui ne chiffonne pas : il doit évoquer l’allure chic nonchalante d’un pyjama palazzo en soie crème ou d’un pantalon de plage en lin ou coton. Le premier aime frôler le sol tandis que le plus décontracté s’amuse à dévoiler les chevilles grâce à quelques retroussis. Pour une silhouette allégée, créez une harmonie de couleurs entre le haut et le bas (ou un rappel d’une teinte avec un imprimé) et ne masquez pas la taille, quitte à porter une surchemise ouverte sur un haut à bretelles.

Le pantalon droit 

Avec lui, tout est possible. Cette coupe polyvalente autorise toutes les longueurs : à la cheville (= 7/8) ou sur la chaussure (méfiez-vous d’un éventuel surplus de tissu qui peut raccourcir visuellement la jambe). Gros avantage : vous balader entre plat et talons sans vous soucier de perturber l’ourlet. Le meilleur moyen de trancher, c’est de tester sur une jambes en variant les chaussures. Retroussez une, deux ou trois fois pour valider le rendu. Généralement, en dévoilant la cheville, la longueur à 2 centimètres au-dessus de la malléole allège la silhouette et dynamise l’allure. Réservez l’ourlet machine bien net au pantalon formel ou habillé. Autorisez-vous un coupé bord franc au denim (à réaliser soi-même avec quelques coups de ciseaux précis) et roulotter les pantalons décontractés. Retrousser permet de varier les styles et de réduire la largeur du bas du pantalon qui sera moins droit. Pour ne pas tasser, choisissez des chaussures ton sur ton ou dans une teinte nude ou dorée.

Le capri

On l’appelle aussi corsaire ou pantacourt. Ce n’est pas un 7/8 puisque l’ourlet se situe précisément entre le genou et le mollet. Ses jambes sont très ajustés (sinon c’est une jupe-culotte). Est-il aimable avec la silhouette ? Pas toujours. Il pointe forcément le mollet et peut couper la jambe. Contrairement au pantalon roulotté, tellement cool et conciliant, il exige une bonne maitrise du style : pas question de le mixer à un caraco fatigué, une blouse qui a mal vieilli ou des sandales sans esprit. Même dans une version denim, cette pièce exigeante marque sa différence avec des complices de saison (brassières, top transparent, ballerines à brides, sandales perchées…)