Cette année, la mode se mange des yeux. Les tons gourmands ont envahi les collections comme un appétit soudain pour la douceur. Vanille poudrée, cappuccino fumé, noisette brillante, caramel au beurre salé… Ces couleurs fondent dans le regard, dans la matière, dans les peaux, et distillent une nouvelle sensualité.

On parle ici d’un luxe feutré, d’un désir de calme et de profondeur chromatique. Le tailoring s’adoucit chez Ferragamo dans des déclinaisons macchiato. Chez The Row, le trench en cuir crème d’amande devient uniforme moderne. Et chez Lemaire, le cuir se fait latte, souple comme une ganache bien montée. Le monde a changé, nos palettes aussi.

Ce retour des tons chauds n’a rien d’un caprice saisonnier : il répond à une lassitude croissante pour le too much.

C’est dans cet esprit qu’est né l’ Amaïa, le sac best-seller de Balzac Paris. Dans sa version noisette, il concentre tout ce que la mode aime en ce moment : une silhouette ultra-pensée, des lignes minimales mais pas froides, un cuir froissé qui rappelle le papier des carnets trop pleins. Il y a dans ce modèle une élégance presque littéraire : il évoque le parquet d'un appartement Rive Gauche, une bibliothèque bien remplie, des mains tachées d’encore. C’est un sac qui raconte une histoire, qui fait corps avec celles qui le portent.

Comment apprivoiser la noisette en 2025 ?

La noisette ne se traite pas comme une couleur d’appoint, mais comme une vraie base.

On l’adopte d’abord en camaïeu, dans des compositions ton sur ton à la fois riches et chaleureuses. Une chemise noisette à col fraise glissée dans un jean caramel, des mocassins en daim café au lait… L’ensemble compose une silhouette dense, presque veloutée, parfaite pour les jours où l’on veut être habillée sans en avoir l’air.

Mais la noisette sait aussi jouer le contraste. Porté avec du noir, du marine ou du gris anthracite, il crée un effet d’équilibre subtil, entre chaleur et rigueur. Un trench marine, un sac noisette, des mules chocolat amer : c’est tout un uniforme qui se dessine, pour les matins doux où tout peut encore arriver.

Enfin, pour celles qui aiment la dégaine de la Parisienne, la noisette se glisse à la croisée des styles. Il se marie avec un jean droit légèrement délavé, un débardeur côtelé vert sapin, un trench fluide dans des tons neutres. C’est une non-couleur qui relie les pièces, qui unifie sans écraser. Le genre de détail que l’on remarque sur une chaise du Jardin du Luxembourg, un samedi matin, ou en terrasse du Saint Pearl quand l’air sent encore un peu le croissant.