Objet de désir aussi rustique que radical, le panier incarne cette envie d’épure qui nous saisit quand les jours rallongeant. Une échappée belle vers la lumière, la lavande, les chemins de terre et les silences suspendus. Le panier rassure dans un monde saturé. Il dit le retour au simple, au beau, au presque rien.
Mais ne vous y trompez pas : il n’est plus seulement ce cabas démesuré où l’on cale nos fruits sur le marché de Bonnieux. Le panier a changé de statut. Chez Loewe, il se structure sous cuir. Chez Jacquemus, il se fait bijou conceptuel. Chez Altuzarra ou Chloé, il flirte avec l’artisanat précieux. Résultat : il est partout. De la Place du Marché Saint-Honoré aux plages de Salina, des terrasses du Marais aux déjeuners de la côte amalfitaine. Il a quitté les placettes de Provence pour s’installer dans les dressings des Parisiennes, des Milanaises et des New-Yorkaises.
Le plus emblématique du moment ? Justine. Un sac en raphia tressé signé Sézane, aussi photogénique que fonctionnel. Bohème sans mièvrerie, naturel mais pensé, pratique sans tomber dans le banal. Avec ses anses en cuir bien dessinées et sa silhouette calibrée, il coche toutes les cases du chic à la française. Et son succès ne doit rien au hasard : décliné en plusieurs tailles, couleurs, parfois brodé, parfois non, Justin se prête à tous les jeux de style.
Comment porter le panier sans avoir l’air de revenir du marché ?Si le panier est devenu icône mode, il reste une pièce piégée. Le secret, c’est de fuir le folklore. Exit la robe longue à fleurs, les espadrilles compensées et le chignon flou. Le bon mix, aujourd’hui, c’est de le détourner. Panier + marcel + pantalon fluide + grosses créoles : la formule parfaite. Encore mieux ? Le porter là où on ne l’attend pas. Avec un costume d’été en lin, une chemise d’homme rentrée dans un jean blanc, ou même en soirée. Oui, en soirée. À condition qu’il se fasse presque bijou : petit, rigide, précieux. Une audace qui dit tout de notre envie de légèreté maîtrisée.