À la base, la perte de cheveux est une chose courante et plutôt commune. Il faut savoir qu'on perd en moyenne entre 50 et 100 brins par jour, et c’est tout à fait normal. Pour rappel, nos cheveux poussent selon un cycle précis à savoir : une alternance entre la phase de croissance, de repos et de chute, qui se renouvelle en permanence. C’est un peu l’éternel cycle de la vie qui se passe sur nos têtes. Mais que se passe-t-il lorsque cette chute s’intensifie, devient inhabituelle, persistante ou laisse des zones clairsemées sur le cuir chevelu ? Dans ces cas-là, il ne s’agit plus d’un simple renouvellement naturel, mais bien souvent du signal qu’un déséquilibre interne est à l’œuvre... Fatigue, stress, carences et troubles hormonaux, les causes peuvent être multiples mais les premiers signes eux, sont parfois très discrets. Comment repérer ces signaux d’alerte et réagir avant qu’il ne soit trop tard ? Le Dr Solange Jung-Hamoudé, médecin anti-âge et référente du groupe Sériderm, nous éclaire. 

 Les signes discrets d’une chute de cheveux : ce qu’il faut surveiller

1. Un affinement du cheveu

Chez la femme, le premier signe n’est pas toujours la chute visible, mais un cheveu qui se raréfie et devient plus fin, en particulier au niveau du sommet du crâne. « On peut aussi observer un cuir chevelu plus apparent ou une raie qui semble s’élargir », explique le Dr Jung-Hamoudé.

2. Une chute plus importante au quotidien

Même si perdre des cheveux est normal il faut s’alarmer lorsqu’on en retrouve bien plus que d’habitude : sur l’oreiller, les vêtements, dans la brosse ou lors du shampooing, précise la spécialiste. Autres indices à prendre en compte : des cheveux moins brillants, cassants, fragiles et complètement ternes malgré les soins donnés.

3. Des changements hormonaux ou cutanés

Chez les femmes, des signes associés comme des règles irrégulières, une peau plus grasse, des imperfections ou des ongles cassants peuvent alerter. Chez les hommes, une apparition de poils inhabituels dans le dos ou sur les épaules, combinée à une chute marquée au niveau des golfs frontaux, est souvent révélatrice.

4. Un manque de vitalité que seul l’entourage remarque

Certaines zones clairsemées, comme le sommet de la tête, sont peu visibles dans le miroir, d’où le risque de passer à côté. « Ce sont parfois le coiffeur ou des proches qui s’en aperçoivent en premier », souligne le Dr Jung-Hamoudé. Et si vous attachez souvent vos cheveux vers l’arrière, cela peut encore retarder la prise de conscience.

5. Une alopécie de traction due aux coiffures

Oui c’est possible. Les cheveux tirés en arrière en permanence peuvent provoquer une chute mécanique appelée alopécie de traction. À long terme, cette habitude peut fragiliser durablement la racine… Une queue de cheval haute et tirée ne fera pas de mal de temps en temps, mais privilégiez des coiffures lâches ou relevées à l’aide d’une pince crabe au quotidien.

6. Un cuir chevelu plus gras ou pelliculé

« Un cuir chevelu qui graisse rapidement, ou un état pelliculaire persistant, sont aussi des signes importants à surveiller », insiste le Dr Jung-Hamoudé. Le tout peut être aggravé par l’utilisation de produits coiffants inadaptés ou trop décapants. L’essentiel c’est de vous écouter et de commencer par vous débarrasser de votre routine si elle n’est pas adaptée à vos besoins.

7. Des antécédents familiaux ou une fatigue globale

Comme le rappelle la médecin, toute perturbation du métabolisme (qu’elle soit liée au stress, à une carence en fer, à un trouble thyroïdien ou même à une perte de poids importante)  peut avoir un impact direct sur le cheveu. Un terrain familial ou génétique doit aussi vous mettre la puce à l’oreille. 

Comment agir à temps ?

Face à ces signes précoces, la première étape reste d’en parler à un professionnel de santé. « Il vaut mieux consulter trop tôt que trop tard », insiste le Dr Jung-Hamoudé. Un bilan médical permettra d’exclure une cause sous-jacente, comme une carence en fer, une pathologie thyroïdienne ou une perturbation hormonale. La prise en charge sera alors adaptée et personnalisée. Au quotidien, quelques gestes simples peuvent renforcer la santé du cuir chevelu. Le brossage doux matin et soir stimule la microcirculation et permet de répartir le sébum de manière uniforme. Si on ne vit pas en agglomération où la pollution peut vite étouffer le cuir chevelu et déclencher un excès de sébum, il est recommandé d’espacer les shampooings, même doux : « Deux à trois lavages par semaine suffisent, au-delà on perturbe le microbiote protecteur du cuir chevelu », rappelle la spécialiste. Le choix des produits est évidemment très important. On évitera ceux contenant des sulfates agressifs (SLS), des silicones occlusives ou des perturbateurs endocriniens…

Les habitudes de coiffage doivent également être revues, comme expliqué plus haut les coiffures serrées peuvent créer une alopécie de traction, mieux vaut varier les coiffures et éviter les élastiques serrés. Côté chaleur, on limite évidemment l’usage des fers à lisser ou à boucler, et on privilégie des températures modérées et toujours avec une protection thermique. Cela peut paraître évidemment mais il est toujours bon de le rappeler, le recours fréquent aux traitements chimiques reste à éviter ou à espacer. Enfin, l’hygiène de vie globale peut faire toute la différence : une alimentation équilibrée, riche en acides gras essentiels, en protéines et en vitamines du groupe B, soutient la kératinisation du cheveu, là où le stress, les troubles du sommeil ou les régimes restrictifs peuvent accentuer la chute. « Le corps fonctionne comme un tout, et les phanères (cheveux, ongles, peau) sont en interaction constante avec notre état général », rappelle le Dr Jung-Hamoudé.