À peine le soleil s’installe que la robe blanche refait surface. Elle dévale les rues, traverse les plages, s’invite aux terrasses. Immaculée, aérienne, presque instinctive, elle convoque tout un imaginaire : sel sur la peau, cheveux encore humides, panier oublier sur le sable. C’est le vestiaire des étés parfaits, celui qu’on enfile sans réfléchir.
On pense à Jane Birkin arpentant les ruelles de Saint-Tropez, pieds nus, panier au bras. À Romane Bohringer, lumineuse et fébrile, dans Les Nuits fauves. À Jeanne Damas, jupe relevée, sur son scooter. À toutes ces silhouettes qui n’ont jamais eu besoin d’en faire trop.
Mais en 2025, la robe longue blanche opère un subtil glissement. Elle quitte les sentiers battus du boho usé, trous souvent associé à l’image d’Épinal de la vacancière baba cool, pour flirter avec une esthétique plus radicale, plus contemporaine. Chez Jacquemus, elle se gonfle de volumes nuageux, frôle la sculpture. Chez Chloé, elle s’évide, se crochète avec précision, entre artisanat et modernité. Elle peut être romantique ou minimale à l’extrême, d’un blanc tranchant, presque clinique.
Chez Vanessa Bruno, c’est la Canessa qui rafle tous les suffrages. Longueur cheville, encolure en V, délicates broderies : une robe comme un murmure, qui sublime sans jamais surligner. Une robe qui laisse passer l’air, la lumière et un soupçon d’attitude.
Comment la porter sans tomber dans le piège baba ?Le vrai risque de la robe blanche longue, c’est l’excès. Trop de franges, trop de perles, trop de lunettes rondes. À vouloir jouer la carte du style hippie, on frôle vite le pastiche de festival. La bonne méthode ? La tension. La robe blanche devient une toile blanche à styliser. On y oppose des pièces structurées : une ceinture d’homme qui vient marquer la taille, une manchette graphique, un sac rigide. On troque les spartiates trop connotées contre des espadrilles à semelle plateforme, des mules géométriques, ou même - pour les plus audacieuses - des tongs bijou, façon clin d’œil à la jet-set nineties.