Que l’on soit fidèle à une seule et unique fragrance ou que l’on préfère virevolter entre plusieurs sillages, une question devient récurrente : comment bien conserver son parfum ? Pour répondre à cette interrogation, on s’est tourné vers Isabelle Parrot, cofondatrice de la Maison de parfumerie confidentielle Arthur Dupuy et docteur en pharmacie et en chimie médicinale. Ses conseils valent pour tous les types de jus, de l’eau de cologne à l’extrait en passant par l’eau de toilette et l’eau de parfum. 

Notre cave à vin comme idéal de conservation ?

« Comme du bon vin ! ». À cette question, c’est une réponse étonnante que nous livre l’experte. Et pourtant, cette métaphore prend tout son sens quand on sait qu’un parfum se conserve à l’abri de la lumière dans une pièce à la température ambiante comprise entre 15 à 18°C. En effet, rayons UV et écarts de températures peuvent altérer la qualité du jus. Dans l’idéal, il faudrait donc éviter la salle de bains qui, avec nos douches (souvent trop chaudes), est un lieu humide qui peut prendre quelques degrés. 

Mais ce n’est pas tout. D’autres facteurs sont à prendre en compte et, ce, dès l’acquisition du parfum. En ligne de mire ? Le packaging, primordial pour optimiser la conservation du jus. Il est donc préférable d’opter pour un flacon de verre teinté plutôt qu’un écrin en verre transparent. Le but ? Offrir une protection supplémentaire face à la lumière. Par ailleurs, « en comparaison avec un flaconnage à bouchon vissé, un parfum en spray se conservera plus longtemps car le liquide sera moins en contact avec l’air ambiant chargé d’oxygène et d’eau », explique l’experte. Le parfum pourrait avoir tendance à s’évaporer plus rapidement et donc à se concentrer davantage induisant un changement d’odeur, voire de couleur. Cela étant dit, une seconde vague d’interrogations émerge : combien de temps conserver nos parfums ? Détiennent-ils une date de péremption ? On va plus loin. 

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Le conserver… mais pas trop longtemps !

« Un parfum est un assemblage d’ingrédients naturels et/ou synthétiques solubilisés dans un solvant support, généralement de l’alcool dénaturé, de l’eau mais également des conservateurs et antioxydants en parfumerie fine, explique Isabelle Parrot. Certains de ces ingrédients sont plus ou moins sensibles au temps et se dégradent plus rapidement que d’autres. C’est le cas des aldéhydes présents notamment dans les ingrédients hespéridés (comme les huiles essentielles d’orange, par exemple). De plus, les ingrédients interagissent entre eux. C’est la raison pour laquelle un temps de macération et de filtration avant la mise sur le marché est indispensable ». 

Et comme le vin, le vieillissement peut parfois modifier l’élixir que ce soit dans le bon ou dans le mauvais sens. L’odeur, d’une part, la couleur, d’une autre. « Et si certains changements de teinte sont liés à la polymérisation ou à la dégradation de certains odorants, d’autres sont liés à la concentration ou au colorant lui-même », précise l’experte. Et ainsi n’avoir aucun impact sur la qualité du jus. 

Dans ce sens, difficile de généraliser et d’imposer une date de péremption au parfum, c’est à dire de date au-delà de laquelle il serait dangereux de l’utiliser. En revanche, il est vrai qu’un vieillissement olfactif peut s’opérer : « en moyenne, un parfum reste conforme à son odeur originelle entre 12 et 18 mois », indique l’experte avant d’ajouter : « l’idéal est de consommer sans modération son parfum pour se faire plaisir et ne pas vouloir à tout prix le garder sur une période très longue ». Dans ce cas, on peut aussi opter pour des formats plus petits comme les 30 ml. À chaque problème, sa solution ! 

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