Depuis le temps qu’on râle, qu’on repense avec nostalgie à nos années très sapées, celles où on osait encore arborer nos plus beaux looks sans craindre de faire tache au milieu des chantres du « less is more », nous voilà prises au mot.
Étoffes chatoyantes, fanfreluches et quincaillerie en veux-tu en voilà : l’ère du « too much » a sonné sur les podiums printemps-été 2025. Mais avouons-le, on a peur d’avoir perdu la main à force de porter du chic « anti-trend » et du classique durable.
Heureusement, l’art d’en faire trop, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas tant que ça. Alors, voici comment remonter en selle.
L’effet jabot : entre nostalgie et audace
Comment ne pas raffoler de cette touche lady Oscar ! Déployé sur une veste hybride, il redéfinit son allure. Greffé sur une silhouette rock gothique, il a du chien. Monté sur une blouse sans manches, il ringardise le décolleté.
L’imprimé XXL
Il invite l’autre à notre propre contemplation. Qu’on l’affiche sur une mallette, un ensemble top + jupe d’inspiration hawaïenne ou une longue parka d’été, l’imprimé géant est une carte postale qui nous fait rêver.
Boho baroudeuse
Blouse vaporeuse et avalanche d’accessoires en haut, short et spartiates en bas. Comme tout droit sortie de Coachella ou de Calvi on the Rocks, la baroudeuse bohème est autant prête pour crapahuter que pour régner sur les longues soirées estivales.
Le monokino : sirène de plage ultra stylée
Déjà on s’approprie le mot monokino qu’on adore. Ensuite on abandonne un temps nos une-pièce noirs galbants ou nos micro-maillots sporty. L’esprit de la « beach babe » est ailleurs. Strass et franges, bijoux, lunettes et sac à main apprêtent certaines créatures pour socialiser en paillote, plutôt que pour se baigner.
La dentelle remixée
On la retrouve bien plus moderne qu’au moment où on l’a quittée. Couplée à un gilet de chasseur, à un bomber ou à une silhouette grunge, la dentelle se fait plus graphique que romantique. Surtout en duo noir et vert pâle, plus pointu que le sempiternel noir et blanc.
La collerette modernisée
Il y a ce malentendu sur la collerette. Elle est nimbée d’une réductrice connotation aristo alors que, à la Renaissance, les classes populaires la portaient. En 2025, elle joue la nonchalance sur un trench, se marie à un corsaire tout autant qu’à une robe.
Ceintures en série
Pourquoi se contenter d’une seule quand on peut en mettre deux, et pourquoi se contenter de deux si on peut en mettre trois ? Il faut toute l’espièglerie de Miuccia Prada pour nous inciter à adopter ce drôle d’accessoire à additionner comme on accumule les colliers, en mélangeant métaux et matières.
La traîne : l’élan couture du quotidien
Si vous n’osez pas la cape – ou si vous lui accordez un jour off –, il vous reste la traîne. Et c’est du même ordre : pas soir, pas robe, mais plutôt jour, pantalon, voire bermuda. Une oriflamme dans votre sillage. Avec ça, vous ne traversez plus l’open space, vous le fendez.
Cape attitude
On en veut une justement parce qu’elle ne sert à rien, si ce n’est à dire : « Oui, je suis ce genre de personne qui mérite une cape. » Et avec elle, toutes les valeurs qu’elle charrie : majesté, prestige… Résultat, au printemps, elle est encore plus efficace sur un total-look denim ou sur un treillis ton sur ton.
Les gants version été
Dissociés du froid et des engelures, les gants d’été apparaissent enfin pour ce qu’ils sont : des manches qui libèrent les bras. Plissés et sanglés sur le poignet, ils apportent une note « trench » très dégaine. Cousus de paillettes dorées, ils embrasent une robe noire ou un tailleur-short anthracite.