C’est une fée cathodique. Une personne délicieuse qui apparaît dans votre poste de télévision à l’heure où blanchit la campagne. Julia Vigniali coanime et illumine « Télématin », aux côtés de Thomas Sotto, chaque matin à partir de 06 h 30 avant de rejoindre les studios d’Europe 1 pour un autre direct, « Bienfait pour vous », de 11 h 00 à midi, avec l’excellente Mélanie Gomez. Mais Julia, qui partage la vie de Kad Mérad, est aussi une fée du logis qui publie une méthode drôlement utile pour alléger le quotidien. Ça s’appelle « Adieu bordel ! Comment gagner du temps, de l’argent et des moments de bonheur », publié aux éditions Flammarion. Un bouquin sans prétention mais malin comme tout si vous voulez mettre votre charge mentale au régime. Marie Kondo a trahi la cause, vive Julia Vignali !
Elle. - Comment vous est venue l’idée de ce livre ?
Julia Vignali. Mon obsession dans la vie, c’est la maîtrise des choses. Mais après un certain nombre de séances chez le psy, je me suis rendu compte qu’il est impossible de tout contrôler. J’ai lu Marie Kondo dans le texte, j’ai essayé de plier mes t-shirts à la verticale, j’ai évidemment échoué. « Adieu Bordel » n’est pas un livre sur le rangement, c’est une compilation d’astuces qui permettent d’abaisser la charge mentale. Ranger, a priori, ça n’a pas beaucoup d’intérêt, c’est même un peu le cafard, mais une bonne organisation offre un supplément de temps, d’argent et de plaisirs. Cela permet notamment de profiter un peu de ma famille, de mon mec, de mes amis. Et je l’avoue, trier mon tiroir à épices, c’est ma passion !
Elle. - Le rangement est-il est une forme de catharsis ?
J.V. J’ai dans mes tiroirs un projet d’émission que je voulais appeler : « J’irai ranger chez vous ». J’adore ranger chez les gens ! Quand mes copines accouchent, plutôt que de leur offrir de la layette, je leur propose de passer une journée à ranger leurs placards. Elles sont folles de joie. Pour le tournage du « Baron Noir », nous avions avec Kad loué une grande maison de campagne. Les propriétaires s’attendaient quasiment à loger Pete Doherty et Kate Moss ! C’était sans compter le fait que pour m’occuper le matin, car je me lève toujours très tôt, j’ai rangé toute la maison, les sets de tables par couleur, les draps triés par taille de lits... Je ferais également une excellente assistante de direction. Quand je m’ennuie, je fais de la comptabilité. Tout cela, pour moi, c’est une forme de méditation.
Elle. - Ne pensez-vous pas qu’il y a une part obsessionnelle dans ce que vous décrivez ?
J.V. Quand j’étais enfant, j’étais capable de me relever la nuit pour vérifier que mon camping-car Barbie était bien aligné... Je dois bien avoir une petite faille ! Plus sérieusement, ce qui me différencie d’une personne pathologique, c’est que je parviens à hiérarchiser les choses. Tout n’a pas la même importance. J’assume de dire qu’il faut aussi ranger sa tête, ses amis, ses envies...mais pas avec la même intransigeance que son placard ! Anticiper, s’organiser, ça n’a qu’un seul intérêt : se dégager des moments de bonheur pour soi-même et pour les autres.
Elle. - Vous venez d’appeler votre portable avec votre montre pour remettre la main dessus, où je rêve ?
J.V. C’est pratique, la preuve, le voilà ! J’ai dans mon téléphone un agenda qui est organisé par couleurs qui correspondent aux différents éléments de mon quotidien : mon fils, mon travail, mon mec, mes rendez-vous... et mon bon plaisir ! Car tout l’intérêt de prévoir et maîtriser les choses reste de me dégager un maximum de temps pour moi. Mes loisirs, c’est le rose : un déjeuner avec une copine, une expo, une séance d’aquabike, une manucure... Si je vois qu’il y a une journée sans rose, c’est que ma charge mentale est trop élevée. Il faut dire que, du lundi au jeudi, je me lève à 04 h 00 du matin pour être à France Télévision à 05 h 15. J’essaie de ne pas réveiller Kadour, et si je me rate, il prend les choses du bon côté en se disant qu’il lui reste cinq heures à dormir !
Elle. - Cette rigueur, n’est-ce pas pénible pour votre entourage ?
J.V. Je n’emmerde pas les autres avec mon organisation. Si mon fils laisse traîner des chaussettes, c’est presque une offrande, il m’offre un moment de plaisir en me donnant l’occasion de rendre l’environnement plus joli en passant derrière lui ! Qu’en au bureau de Kadour, je ferme la porte. C’est son espace. Et puis j’ai une grande exception à tout cela : les vacances. Je ne supporte pas la moindre organisation. Je deviens une couleuvre, un poulpe ! Et puis je suis humaine, il y a évidemment des choses qui m’échappent, comme mon corps. J’ai beau faire du sport trois fois par semaine, lorsqu’on se lève à 04 h 00 du matin tous les jours, votre corps fait ce qu’il veut ! Et puis j’ai repris la clope... Vous savez, je viens d’un milieu très modeste, c’est aussi le livre d’une fille qui a toujours dû se débrouiller toute seule. C’est presque féministe !