Jusque-là, elle n’était qu’un nom dans les livres ou une statue d’or émergeant de la Seine lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris. La révolutionnaire Olympe de Gouges, autrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), prend vie sous les traits de Julie Gayet dans le touchant téléfilm que l’actrice a réalisé avec Mathieu Busson. Et quelle vie   Grâce à un scénario finement troussé et à une troupe de comédiens formidables, cette pionnière du féminisme, guillotinée en 1793, se révèle. 

ELLE. - Comment avez-vous découvert la vie d’Olympe de Gouges ? 

Julie Gayet. - C’est grâce au roman graphique de Catel & Bocquet, qu’une professeure d’histoire avait donné à lire à mon fils et que j’ai dévoré. Puis j’ai lu le livre de Benoîte Groult « Ainsi soit Olympe de Gouges », qui montre plutôt son côté féministe. Mais Olympe de Gouges était d’abord une humaniste : elle était contre la peine de mort et contre toutes les injustices, comme l’esclavage, les inégalités sociales et les inégalités hommes-femmes. 

ELLE. - Elle vous semble encore très proche de nous ? 

J. G. - Elle aurait pu être très forte en communication aujourd’hui. Toujours prête à lancer une punchline, comme lors de son procès. Je me suis plongée dans ses écrits, elle était vraiment comme ça. C’était important de retrouver ses mots, comme la lettre à son fils ou le préambule de la Déclaration, mais il fallait aussi donner à voir cette personnalité incroyable qui ne lâchait jamais rien.

ELLE. - Vous avez porté ce projet pendant quatre ans… 

J. G. - Oui, et on a décidé, avec Mathieu Busson, d’avoir une équipe paritaire afin de défendre les valeurs d’Olympe à travers la fabrication du film. Au début, je ne voulais pas l’incarner, car c’était une bourgeoise de Montauban qui avait un accent, et je suis nulle en accents. Mais maintenant, moi qui étais plutôt réservée, je suis l’exemple d’Olympe et je m’autorise à plus m’exprimer. 

« Olympe, une femme dans la révolution », de Julie Gayet et Mathieu Busson (1 h 30), lundi 3 mars, 21 h 10, France 2. Et en avant-première sur france.tv