On a toutes déjà eu, au moins une fois dans notre dressing, un crop-top, un pantalon ou encore une robe Jennyfer. La marque Jennyfer, qui célèbre cette année ses 40 ans, placée en liquidation judiciaire depuis le 30 avril, est menacée de fermeture. Très populaire dans les années 1990 – 2000, elle envahissait les centres commerciaux et s’imposait parmi les plus tendances auprès des jeunes filles. Fondée en 1985, Jennyfer avait tout pour plaire : des pièces stylées et abordables. Mais l’arrivée massive de nouvelles enseignes de fast fashion a marqué un tournant décisif. Ses concurrents disposent d’avantages qui séduisent les consommateurs, et dont elle ne bénéficie pas, comme la capacité à renouveler leurs collections à grande vitesse et à des prix cassés. Peu à peu, l’image de la marque commence à décliner. Rachetée en 2018, l’enseigne de prêt-à-porter tente une métamorphose en adoptant une nouvelle image plus moderne et audacieuse. Jennyfer devient « Don’t Call Me Jennyfer », un pari risqué qui mise sur le second degré. Avec des campagnes marketing engagées, elle lance le concept « zéro étiquette » afin d’en finir avec les préjugés sur elle et mise sur des partenariats avec des influenceuses populaires. Mais en 2020, la crise du Covid-19 affaiblit encore la marque jusqu'au placement en redressement judiciaire en 2023. Elle est sauvée une nouvelle fois et redevient « Jennyfer ». Malgré un nouveau logo, de nouvelles pièces et des collaborations, les efforts peinent à reconquérir la clientèle. Une situation dont souffre d’autres marques iconiques de la même époque, de Pimkie à Camaïeu, en passant par Kookaï. 

Qu’en est-il de l’avenir de Jennyfer en 2025 ? 

En liquidation judiciaire depuis le 30 avril 2025, les 1 200 salariés des 220 magasins Jennyfer en France attendent à présent la décision du tribunal de commerce de Bobigny, initialement attendue ple 28 mai, mais reportée au 12 juin. Il doit déterminer si l’un des candidats présentés à la barre est en capacité de reprendre une partie des effectifs et des points de vente. Cependant, même si l'un d'entre eux est retenu, cela occasionnera à minima le licenciement d'environ 600 personnes. « Trois repreneurs veulent sauvegarder des emplois, certains sont plus sérieux que d’autres » analysait Élodie Ferrier, secrétaire fédérale CGT commerce. Parmi les dossiers les plus pertinents, celui du groupe Beaumanoir qui possède Caroll, Cache Cache ou La Halle, se distingue. Il se dit prêt à reprendre 29 magasins et leurs employés, ainsi que 28 salariés du siège. En attendant, l’activité des magasins se poursuit depuis quelques semaines, malgré le flou des salariés qui continuent d’écouler les stocks des collections estivales.