L’amour ! L’amour… l’amour. C’est ce dont nous parle Golshifteh Farahani, en couverture cette semaine, elle dont le prénom à lui seul tient lieu de promesse. « Mon prénom signifie la fleur qui est amoureuse (gol), prise et éprise, hypnotisée par l’amour (shifteh) », confie la comédienne à Ava Djamshidi et Olivia de Lamberterie au fil d’une interview lumineuse, d’une sincérité rare, et qui appelle le printemps. 

Pour jouer dans le film « Lire Lolita à Téhéran », elle a dû renouer avec sa langue maternelle, le farsi, ce qu’elle s’était promis de ne plus faire – la politique du cœur brûlé – en quittant l’ Iran, ce « pays où on aime l’amour, notre poésie ne parle que de ça ». 

« Histoire d’amour impossible »

On l’aura compris : la passion est une deuxième maison pour cette actrice en exil qui sort d’une « histoire d’amour impossible ». Or c’est peu dire que l’on a besoin d’amour en ce moment. Celui que l’on donne, que l’on prend, que l’on ressent, que l’on se refuse, que l’on fait ou pas. Un refuge. Face au temps qui s’accélère, à l’actualité qui s’assombrit. Une main, un regard, une pensée. Un lit ! Un livre ? La possibilité d’un instant suspendu (en Italie, dans le Sud profond, on a cette belle expression pour la sieste : la contre-heure). Un défi, aussi. 

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Comme le dit encore Golshifteh : « J’adore être amoureuse. Là, je suis tombée follement amoureuse de moi-même […]. C’est la plus belle forme d’amour, celle qu’on a pour soi. » La moins évidente, peut-être ? On ne pensait pas devoir exhumer un jour l’un des slogans désuets de nos parents : « Faites l’amour, pas la guerre. » Mais puisque l’histoire semble être un éternel recommencement, parlons d’amour encore et toujours. De rencontres. Et laissons la parole aux poètes, si chers à Golshifteh : « Je te cherche par-delà l’attente / Par-delà moi-même / Et je ne sais plus tant je t’aime / Lequel de nous deux est absent. » (Paul Éluard).

Le numéro de la semaine : 

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ELLE n°4134. © Gilad Sasporta