Sommes-nous en train de devenir de plus en plus bêtes ? Eh bien, oui. Oh, on sait, d’habitude, ce diagnostic émane plutôt de vieux ronchons (de votre tonton outré que vous n’ayez pas lu toute « La Recherche »), mais un article de la revue « Futurism », relayé par le média Slate, vient hélas de leur donner raison. Les résultats de plusieurs études menées depuis quinze ans en Europe et aux États-Unis convergent : dans tous les domaines, nos capacités cognitives sont en train de se casser la figure

Concentration, esprit critique, vocabulaire, compétences scientifiques, c’est la débandade. « Fun fact » : ce déclin, qui a commencé dans les années 2010 (après l’apparition des smartphones, tiens, tiens), ne concerne pas uniquement les jeunes. Moins d’un Américain sur quatre, toutes générations confondues, a lu un roman en 2021 (c’était 45 % en 2012) et 34 % d’entre eux sont devenus incapables « d’utiliser des concepts mathématiques nécessaires à la gestion d’un éventail de situations de la vie » (traduire : comprendre que des pompes à 100 euros soldées à 20 %, ça ne fait pas 30 euros). 

Un projet de vie : être un imbécile non toxique

Faut-il s’affoler ? Oui, bien sûr. Mais non, si on décide de racler les trois neurones qui nous restent pour changer de focale sur la question. Après tout, est-ce que l’intelligence ne serait pas une valeur surcotée ? Est-elle indispensable au bonheur ? Ou synonyme d’une plus grande humanité ? L’actualité tendrait à prouver que… pas forcément. Parce que des salauds intelligents, y en a plein nos journaux. Ici, on pense à Donald Trump, dont le QI – croyez-le ou pas – serait très élevé, à Vladimir Poutine, un homme super smart, de l’avis général, ou à Elon Musk, ce génie qui semble plus ému par les machines que par les gens. Et on conclut qu’imbécile non toxique, ce n’est peut-être pas si mal comme projet de vie. À quand la grande marche des fiertés neuneus ?