Une moitié de dressing remplie de robes, chemisiers, vestes et pantalons disparates. L’autre moitié composée de costumes et chemises blanches alignés au cordeau. Deux penderies, deux ambiances. Une qui vise l’efficacité. L’autre qui en a marre de se prendre la tête tous les matins. Cette organisation caricaturale, je la retrouve dans une majorité de placards partagés que je visite : « Je passe beaucoup trop de temps à choisir mes fringues », me confie Christelle, 42 ans, une cliente, lasse de se perdre dans des cintres qui débordent et des piles non triées depuis des lustres. « J’aimerais tellement réussir à m’habiller en deux minutes comme mon mari, poursuit-elle. Mais je ne me reconnais pas non plus dans sa penderie minimaliste, j’ai besoin d’un minimum de variété. »
Vous l’aurez remarqué, si les hommes sont doués pour se détacher des contraintes vestimentaires, c’est parce qu’ils savent restreindre leur choix en se concentrant sur les mêmes pièces. C’est le portant de costumes-cravates copiés-collés du cadre sup’ ou le célèbre combo col roulé Miyake noir + jean délavé + baskets New Balance de Steve Jobs, soit un uniforme ultra codé qui permet de se simplifier la vie. Un principe vestimentaire pas tenable sur le long terme si vous aimez varier les plaisirs. La parade : compter sur des pièces efficaces et faciles qui vont impacter la tenue sans aucun effort.
Le haut bonne impression
Choisi dans une teinte vibrante ou un imprimé piquant, laissez les hauts faire tout le boulot. Peu importe le style (c’est celui qui vous plaît), il suffit d’avoir plus de personnalité qu’un t-shirt ou une chemise classique. Chemisier fleuri, blouse vichy, lavallière en soie, col froufroutant ou motif chatoyant, à vous de choisir la coupe et l’esprit qui plairont à votre univers vestimentaire. Laissez ce vêtement occuper la première place et accompagnez-le de pièces moins folles ou de vos basiques neutres et polyvalents : jupe en denim, jean bleu ou écru, short à revers, chino sable, treillis kaki, blazer marine, perfecto, saharienne…
La marinière prodigieuse
Encore elle ? Oui parce que les penderies que je visite ont tendance à la sous-estimer en la cantonnant à la pile week-end ou pyjama. Pourtant, elle sauve des flopées de matins peu inspirés. Peu de chance de se louper avec une marinière en coton basique. Laissez-la piquer une veste de tailleur, dévergonder un pantalon tailoring à pinces, étonner une jupe crayon, animer un blouson en cuir, éclairer une combi-pantalon beige, apaiser une jupe en crochet, titiller un pantalon en suède, amuser un jean léopard… Ne vous préoccupez pas du mix de couleurs : la rayure marine/crème s’entend avec tout, ton sur ton ou teintes qui tranchent.
L’astuce de la robe en denim
C’est le vêtement une pièce qui vous habille en deux secondes. Idéale les jours de petite forme vestimentaire. Cintrée, droite, évasée, au-dessus du genou ou mi-mollet, peu importe. Choisissez la coupe dans laquelle vous vous sentez bien. Pourquoi du denim ? Parce que c’est rassurant et finalement pas si courant pour une robe. Et quelle facilité au quotidien ! Tour à tour décontractée ou sophistiquée, elle se combine avec une dextérité inouïe aux chaussures d’esprits différents : sandales sophistiquées à talons, santiags, baskets socquettes, mules, tropéziennes… Une amie qui sait se plier à vos humeurs et obligations.
L’effet de la chemise masculine déconstruite
Pas la chemise classique sage et cintrée mais la version plus longue, plus ample, avec des épaules un peu tombantes, un pli rond au milieu du dos et un ourlet avec des fentes sur les côtés ou un bas liquette. En popeline craquante, lyocell ou denim, unie (blanche, crème ou ciel) ou à rayures bleues, rouges ou roses, elle pose une allure affirmée, un brin autoritaire. Son ampleur aime toutes les morphologies qui la maîtrisent en la portant glissée dans le bas ou par-dessus, nouée sur le devant ou ouverte sur un débardeur ou une robe t-shirt.
Le veston chic
Il a la coupe et le tombé d’une veste de tailleur (poches plaquées devant, fente au dos, boutonnage au milieu, bas arrondi, longueur sous les fesses) mais l’absence de manches le rend moins guindé. Porté fermé à même la peau, ouvert ou ceinturé sur un t-shirt ou un pull seconde peau, il sophistique les pantalons décontractés, habille les robes, jupes souples, cache les tailles élastiquées et rehausse les shorts urbains. Un vrai facilitateur de style ! Si vous êtes convaincue, choisissez-le dans une version unie (en laine froide, coton, viscose ou denim) et une couleur raccord avec votre garde-robe (il y a des chances pour que le marine ou l’anthracite s’accorde avec tout). Et voilà une base aussi flexible qu’une veste de costard.
Variante : la veste style kimono, bien plus décontractée qu’un blazer et moins casual qu’une veste de travail ou un blouson en jean. Avec sa coupe enveloppante, ses manches tombantes et son cordon de serrage, elle est beaucoup plus transversale qu’on le pense.