Il faut mettre en valeur sa morphologie

C’est mieux ! Mais ça veut dire quoi ? Généralement, les conseils pour se « sublimer » sont basés sur des caractéristiques morpho simplistes : vous avez peut-être déjà cherché à vous identifier aux fameuses lettres (A, X, V, H, I, O) censées définir une silhouette.  C’est oublier les caractéristiques propres à chacune (un buste court ou long, des poignets fins, des longues jambes, des mollets présents, un cou allongé…) qui vont contredire les recommandations de base. Et puis, derrière ces préconisations, se cache le spectre de la « silhouette parfaite » : ce fameux 8 (épaules dans l’alignement des hanches, poitrine ronde et taille marquée), la « silhouette féminine  par excellence » qui complexent les femmes qui, faute de s’y retrouver, doivent choisir leurs vêtements pour tenter de se rapprocher de ce modèle idéal. Or, avoir de l’allure, ce n’est pas s’habiller  en fonction de ce qu’il faudrait cacher. Ce n’est pas non plus mettre à tout prix ses « points forts » en valeur sur chaque tenue. C’est vous qui décidez de camoufler ce que vous n’aimez pas ou d’insister sur ce qui vous plait chez vous, pas un principe. Parce que révéler votre taille fine ou vos longues jambes ne signifie pas que vous allez vous sentir bien dans vos vêtements, ni que vous aurez du style. 

L’oversize, c’est en haut ou en bas

Si cette loi vous convient, respectez-la. Sinon, ne restez pas figée dans une fausse notion d’équilibre. Faites un pas de côté et mobilisez les ressources de votre penderie : associer vos vêtements sans les contraintes d’un principe morpho élargira forcément le champ des possibles. Le but : gagner en charisme en jouant sur les proportions de manière moins conventionnelle. Plongez dans le grand large sans craindre de vous noyer puisque l’idée n’est pas de prendre du volume mais d’élargir votre audace vestimentaire. Des  précautions pour le full large : 1) choisir des vêtements à sa taille ( oversize ne veut pas dire « trop grand » mais « plus grand ») et éviter la surcharge de pièces molles. 2) équilibrer la silhouette avec des pièces structurantes (veste nette, pantalon à plis…) 3) appuyer la taille avec une ceinture, éviter les semelles trop fines  et dévoiler de la peau pour alléger (manches ¾, chevilles dégagées, léger décolleté…). Pas plus complexe qu’une blouse en soie ample glissée dans un pantalon de costume large.

On ne mixe pas chemise en jean et jean

Et pas non plus blouson, paraît-il. Le mix serait de mauvais goût. Vous avez évidemment le droit de détester le full denim. Pas de vous l’interdire si vous êtes en phase avec cet uniforme quasi inloupable qui rend l’allure dynamique et impactante. Avec le total-look jean, on n’en fait jamais trop puisque ce n’est que… du denim, la matière la plus démocratique et la moins complexante. Quand on ne sait pas quoi mettre, on enfile un jean. Méfiance quand même. Le jean est justement si basique qu’on le pense sans répercussion. C’est confondre des ersatz peu recommandables (matière extensible, délavages de mauvais goût, surpiqûres bas de gamme) avec la toile robuste d’un denim authentique exempt de mauvais goût qui transcende des duos : chemise cintrée +  jupe longue / bermuda à pinces + blazer / veste de travail + chemise boutonnée… Méfiance, à moins de posséder un ensemble, vous aurez du mal à trouver une  trame et un délavage identiques entre deux pièces. Misez sur un contraste denim clair et foncé. Puis affirmez votre parti-pris stylistique avec des accessoires affirmés, clinquants ou forts en couleurs que vous pouvez sortir sans craindre d’en faire trop puisque votre look denim les apaisera.

Deux imprimés, c’est trop

Possible s’ils oublient de se répondre. Mais pourquoi vous auto-censurer si vous ne vous reconnaissez pas dans l’esthétique minimaliste d’impeccables silhouettes épurées ? La créativité sait s’affranchir des règles. Toutes sauf une si vous craignez de vous louper : optez pour un rappel de teinte entre les deux imprimés et restez dans la même nuance (vive ou douce). Entraînez-vous avec  les lignes horizontales (marinière) ou verticales (rayure tennis) qui se combinent avec tout (fleurettes, léopard, reptile, pois, wax, carreaux, imprimé bandana…) sur un top + un foulard, une blouse + une veste ou un t-shirt + une surchemise. Quelle allure !

Il faut assortir sacs et chaussures

Pourquoi pas, ce n’est pas une faute de goût d’accorder la couleur de son sac et de ses chaussures. Mais avec un look basique, le jumelage risque de vieillir l’allure, la silhouette peut manquer de charme et paraître trop étudiée. Surtout avec des teintes frappantes : entre un sac rouge vif et des souliers rouge clinquant, le regard se perd. Mieux vaut choisir ou composer un camaïeu qui semble plus spontané (coquelicot + bourgogne). Et si vous favorisez des accessoires de couleurs neutres, optez pour des tonalités différentes (besace camel + bottes chocolat) ou composez des mix qui s’interpellent (bordeaux et rose / marine et ciel / nude et doré… ). Une manière subtile de décoincer une tenue classique.