J’ai beaucoup lu Agnès Martin-Lugand à ses débuts, j’avais adoré ses romans en Irlande, je rêvais d’y aller juste pour suivre ses traces. Mais son tout nouveau livre, « Les renaissances », met le cap sur l’Italie, Venise plus précisément. L’autrice y fait ce que beaucoup d’écrivains maîtrisent : écrire un livre qui raconte l’écriture d’un livre. Ou plutôt, écrire sur une femme à la moitié de sa vie, qui n’aime plus son mari, qui n’a plus l’inspiration, mais qui trouve sa renaissance dans cet homme qui vit en ermite en Provence, et dont le cœur est resté à Venise. Un roman très beau sur une histoire d’amour passée, impossible, qui doit être exorcisée pour pouvoir avancer. Exorciser son passé, c’est aussi le thème du nouveau roman de Virginie Grimaldi, « Les heures fragiles ». Mais l’autrice la plus vendue de France y insert aussi la transmission des traumatismes de génération en génération. Se soigner soi pour ne pas transmettre nos souffrances à nos enfants. Bouleversant.
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Mais c’est un troisième livre féminin qui m’a le plus interpelée ce mois-ci, celui de Shirin Rachidian. « Les petites révolutions d’une Française à Téhéran » raconte l’histoire de Lila, une Parisienne à la recherche de son père en Iran, pays dans lequel elle n’a jamais mis les pieds. A 40 ans passés, elle découvre ses racines, sa famille, son histoire. Mais surtout, ce roman raconte une contre-culture iranienne, celle du système D, celle de ceux qui résistent discrètement ou bruyamment, et dont on ne peut qu’admirer l’humanité.
Mon mois de mai s’est fini en frissons avec deux polars. D’abord, le très attendu nouveau livre de Franck Thilliez, que je suis immanquablement. « A retardement » ne nous propose pas de suivre un tueur mystérieux, mais plusieurs. Leur point commun ? La barbarie des meurtres, et surtout, ils semblent tous avoir été commis par des personnes atteintes de schizophrénie, manipulées par un certain Capitaine. Un page turner qui nous fait nous questionner : qu’y a-t-il dans la tête de Franck Thilliez pour imaginer de tels livres ? On est surpris à chaque page, on tremble, on en veut encore. Et enfin, j’ai ouvert « La meute » d’Olivier Bal. Une plongée dans les groupuscules de l’ultra-droite. Tandis que plusieurs migrants sont tués, quelques membres de groupes d’extrême droite sont eux aussi sauvagement assassinés. Une histoire de vengeance, de violence, et d’infiltration dans ces milieux dangereux qui se lit d’une traite.
Bilan du challenge : 22 livres lus en 5 mois. Rendez-vous le dernier samedi de chaque mois pour suivre la progression.