Odile Duboc

 Odile Duboc est reconnue comme étant l’une des plus grandes figures de la danse en France. Elle est à la tête de la direction du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté, à Belfort, depuis une dizaine d’années déjà. Née à Versailles dans les Yvelines en 1941, c’est dès l’âge de quatre ans qu’elle commence son initiation à la danse. Profondément observatrice, dans les années 70 elle crée sa propre école, les Ateliers de la danse, à Aix-en-provence. Elle y enseignera en tant que pédagogue autodidacte jusqu’en 1980, date à laquelle elle décide de se consacrer uniquement à la chorégraphie. L’année d’après, en 1981, elle réalise un solo appelé « Langage clandestin » avec Françoise Michel. Une conceptrice des lumières avec qui elle collaborera pour plusieurs oeuvres durant une grande période. Très complices, les deux femmes vont fonder en 1983, Contre Jour, leur propre compagnie de danse. En 1990, Odile Duboc est portée à la direction du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté. Elle y siègera de 1990 à 2008. C’est pendant cette longue période et au sein de cette structure qu’elle réalisera plusieurs pièces, dont on peut citer, « Projet de la matière » (1993), « Trois boléros » (1996), « Comédie » (1998),  « À la suite... » (1999), « J’ai mis du sable exprès, vite fait, comme ça dans mes chaussures » (2001). La chorégraphe, depuis ses débuts, a toujours eu une vision assez particulière et personnelle de la danse. Un non conformisme qui lui permit de découvrir et de révéler rapidement d’autres formes de danse. En parallèle avec ses créations, elle met son talent au service de Patrick Dupond et Brigitte Lefèvre en créant « Retours de scène » et « Rhapsody in Blue » pour les danseurs de l’Opéra de Paris. Mais elle va aussi créer pour le ballet du Rhin « Primum saltare ». En 1999, elle est récompensée par le prix de la Sacd pour la chorégraphie « Thaïs », mise en scène avec son amie Françoise Michel sur un opéra de J.Massenet. 2001 est une grande année pour Odile Duboc. En plus de la création de « Le pupille veut être tuteur » de Peter Handke et la réalisation de « J’ai mis du sable exprès, vite fait, comme ça dans mes chaussures » avec Françoise Michel, elle surprend avec « Pour tout vous dire ». Un solo qu’elle a réalisé et crée et qu’elle interprète, elle qui n’avait pas effectué de prestation personnelle depuis douze bonnes années. « Je danse depuis toujours, écrit-elle, mais mon vrai plaisir à danser est venu lorsque j'ai découvert la relation que mon corps pouvait entretenir avec les quatre éléments : air, terre, eau et feu, et, simultanément, l'imaginaire sans fin qui se développait en moi à la seule écoute respiratoire. Je comparerais volontiers cette période à une révélation musicale : la musicalité intérieure » confie-t-elle. En 2001 et en 2003, elle collabore avec le metteur en scène Ludovic Lagarde. Tout d’abord à l’automne 2001, elle participe à la création de l’opéra « Cadmus et Hermione » de Lully, et lui le met en scène. Puis, en février 2003, elle s’occupe de la création d’une chorégraphie de l’opéra « Fairy Queen », tandis que lui se charge toujours de la mise en scène. Odile Duboc enchaînera ainsi, un bon nombre de travaux en collaboration ou à la demande, création de « Trio 03 », en juin 2003 pour le festival Agora, création des « Arts florissants » et d’ « Actéon » en 2004, en collaboration avec Ludovic Lagarde et Christophe Rousset… En mai 2005, toujours dans le cadre de collaborations, elle travaille avec Jean-Claude Berutti sur la création de « Electronic city » de Falk Richter. Toujours d’actualité et toujours sollicitée, traversant les époques par ses chorégraphies intemporelles, Odile Dubosc continue à faire parler le corps, dans une symbiose avec la lumière et le son. Dernièrement en 2007, elle a créé un solo pour Marion Ballester. Le 22 avril 2010, Odile Duboc décède des suites d’un cancer à l’âge de 69 ans laissant derrière elle de nombreux danseurs, élèves ou professionnels, attachés à sa personnalité touchante et pédagogue.