Le pois. Cette minuscule ponctuation textile qui a longtemps joué les ingénus. D’abord sage comme une image sur les robes des fifties, il s’est faufilé dans la provocation chez Rei Kawakubo, a flirté avec l’avant-garde chez Yamamoto, s’est offert une cure de volume chez Marc Jacobs et a explosé en format XXL chez Balenciaga. Un caméléon textile, un paradoxe mode, une obsession récurrente. Et en 2025 ? Il revient, encore et toujours, mais cette fois, avec un twist.
Exit le registre rétro champêtre qui sent la naphtaline et les thés dansants. Le pois version 2025 bouscule. Brodé en relief sur du crêpe structuré, dissous sur du tulle comme une illusion d’optique, imposé en all-over sur des silhouettes tranchantes. Il ne ponctue plus la mode, il la percute.
Prenez la robe Crush de Zimmermann : coupe midi affûtée, taille sculptée, lin immaculé. Une élégance faussement sage, calibrée au millimètre. Mais le vrai tour de force ? C’est ce jeu de volume, des épaules légèrement ballon, une taille marquée, une jupe corolle, qui donne aux pois un relief inattendu. Ce n’est pas une robe. C’est une déclaration. Une réinterprétation du rétro avec la précision d’un couturier et l’audace d’un avant-gardiste.
Pois, mode d’emploi : l’art du clash
En 2025, les règles ont changé. L’option petite fille modèle ? Supprimée. À la place : du contraste, du tranchant, du disruptif. Une veste de biker pour le choc des genres, un bomber oversize pour brouiller les époques, un harnais en cuir pour une touche punk couture.
Côté accessoires, l’escarpin classique est banni. Trop attendu. On préfère une combat boots en cuir façon dominatrice urbaine, une sandale sculpturale qui flirte avec l’architecture. Un sac baguette minimaliste pour l’épure ou un cabas XXL Pour une insolence assumée.
Et si on pousse le curseur encore plus loin ? On joue les imprimés. Une robe à pois sur un pantalon fluide, un pull en maille XXL pour un effet décalé. Mieux encore : l’électrochoc stylistique en confrontant le pois à la rayure, au léopard, au floral distordu.
Une seule règle : si vous n’êtes pas prête à l’assumer, passez votre tour. Parce que ce printemps, le pois ne se porte pas. Il s’impose.