Volume, tenue, galbe… Aujourd’hui, plusieurs techniques permettent de remodeler sa poitrine selon ses envies, son corps et son histoire. Nous avons interrogé le Dr Laurent Dumas, chirurgien esthétique à Paris, qui nous éclaire sur les avantages, les limites et les bonnes questions à se poser avant de franchir le cap.
ELLE - Quelles sont les grandes différences entre prothèses, lipofilling et lifting mammaire ?
Dr Laurent Dumas : Ces trois techniques n’ont pas le même objectif. Les prothèses permettent d’augmenter significativement le volume, l e lipofilling d’obtenir un résultat très naturel avec sa propre graisse, tandis que le lifting mammaire vise surtout à remonter des seins qui tombent, sans forcément les augmenter. Les prothèses donnent un résultat rapide, prévisible, avec un large choix de formes et de volumes. Elles sont parfaites pour celles qui souhaitent un vrai changement visible. Mais il faut accepter l’idée d’un corps étranger, avec un suivi régulier et un renouvellement tous les 10 à 15 ans. Le lipofilling, lui, utilise la graisse prélevée sur le ventre, les hanches ou les cuisses. C’est une excellente option pour un rendu très naturel, sans cicatrice visible. En revanche, le volume reste modéré (1 bonnet en général) et une partie de la graisse peut se résorber dans les mois qui suivent. Le lifting (ou mastopexie) est indiqué quand les seins tombent après une grossesse ou une perte de poids. Il ne rajoute pas de volume mais remonte et redessine la poitrine. On peut le combiner à une autre technique si on veut aussi gagner en volume.
ELLE - Et après une grossesse ou une perte de poids : que recommandez-vous ?
Dr Laurent Dumas : Cela dépend du degré d’affaissement et de la perte de volume. Après un allaitement ou un amaigrissement, les seins peuvent sembler “vidés”. Si la peau est encore tonique et qu’on souhaite juste regagner du volume, les implants ou le lipofilling suffisent. Mais si les seins tombent en plus, il faut envisager un lifting associé à une augmentation. Dans tous les cas, on recommande d’attendre 6 à 12 mois après la fin de l’allaitement, d’avoir retrouvé un poids stable, et d’arrêter de fumer si c’est le cas, pour optimiser la cicatrisation.
ELLE - Peut-on changer d’avis plus tard ? Passer du lipofilling aux prothèses, ou l’inverse ?
Dr Laurent Dumas : Absolument. Le corps évolue, les envies aussi. Une femme qui avait choisi des implants peut, des années plus tard, préférer un résultat plus discret et naturel avec un lipofilling. C’est d’ailleurs fréquent autour de la ménopause. L’inverse est aussi possible, si l’on souhaite un volume plus marqué ou durable.
ELLE - Combien de temps les résultats tiennent-ils ?
Dr Laurent Dumas : Les prothèses doivent généralement être changées au bout de 10 à 15 ans, mais certaines peuvent durer plus longtemps si tout va bien. La graisse injectée via le lipofilling suit le comportement du reste du corps : elle peut diminuer en cas de régime ou au fil des ans. Environ 30 à 40 % de la graisse injectée se résorbe naturellement les premiers mois. Le lifting offre un résultat stable sur plusieurs années, mais le vieillissement naturel et la gravité jouent toujours leur rôle. Une récidive de ptose est possible à long terme.
ELLE - Et si on hésite entre deux techniques ?
Dr Laurent Dumas : C’est même une bonne chose ! Cela permet d’envisager une augmentation composite, qui combine les prothèses et le lipofilling. On profite alors de la structure et du volume donnés par les implants, sublimés par la douceur et le naturel de la graisse injectée. Chaque projet est unique. L’âge, l’anatomie, le style de vie, le budget, ou même les discussions avec des amies peuvent influencer le choix. L’important est d’en parler avec son chirurgien pour construire une solution sur mesure.
Dr Laurent Dumas, médecin et chirurgien esthétique, 12 avenue d'Eylau, 75116 Paris