Que regarder ce week-end ? 2 films, 1 docu et 2 séries à binge-watcher

Publié le 30 mai 2025 à 8h30

©TPS Productions/Focus Features

Entre le nouveau film de Wes Anderson et le final de "La Servante éclarte", vous n'allez pas vous ennuyer ce week-end.

Par Elodie Petit, Françoise Delbecq, Gaël Vaillant

En ce week-end de pont, entre deux sorties, on se pose devant la télé pour une pause bien méritée. Au programme, deux séries addictives. La dernière saison de « La servante écarlate » va vous captiver, puisque l’heure de la rébellion a sonné à Gilead. On découvre aussi sur Arte la série « Douglas is cancelled », dans laquelle Hugh Bonneville – connu pour son rôle dans « Downton Abbey » - voit sa carrière de journaliste mise à mal à cause de propos douteux qu’il ne se souvient même pas avoir prononcés. Si vous faites partie des adeptes des faits divers, on vous conseille « Fred et Rose West : un cauchemar britannique », un docu série disponible sur Netflix qui revient sur une affaire qui a secoué l’Angleterre dans les années 90.

Voir "La servante écarlate" en streaming:

Le retour de Wes Anderson

Vous préférez vous enfermer dans les salles obscures ? Voici le programme. Il a longtemps été applaudi à Cannes. Wes Anderson vient d’y présenter « The Phoenician scheme », son nouveau film qui met en vedette Mia Threapleton, une héritière qui refuse l’argent de son père et rêve d’entrer dans les ordres. Autre film, autre genre, « Another end », avec Gael Garcia Bernal, promet de vous perturber, avec la renaissance des personnes décédées mais dans un autre corps. Perturbant.

À découvrir dans cette galerie :

Pour la force du propos : « Douglas is cancelled » sur Arte.tv

Un célèbre présentateur de show télé est accusé d’avoir raconté une blague sexiste en privé. Sans connaître la vérité, la machine médiatique s’emballe et l’homme subit un scandale dont il n’est même pas l’acteur principal. Car Douglas n’a rien fait, du moins rien d’illégal. Et c’est là tout le génie de cette mini (et trop courte) série britannique : s’il est évident de « canceller » un agresseur, que faire des autres, de ces beaufs aux valeurs d’un autre temps ? La réponse, évidente, s’impose à la fin mais c’est bien le processus amenant à cette réponse qui captive ici. Malgré quelques facilités de scénario, la trame principale, plus subtile qu’elle n’y paraît, s’attarde non pas sur les « monstres » mais sur la passivité des autres. Hugh Bonneville (le comte de « Downton Abbey »), en vieux mâle blanc dépassé, livre l’une des meilleures prestations de sa carrière. G.V.
Pour l’esthétique : « The Phoenician scheme », de Wes Anderson

Dans ce treizième long-métrage, Wes Anderson, le réalisateur de « La Vie aquatique », brosse une satire des magnats de l’industrie via un milliardaire haut en couleur, Zsa-Zsa Korda (Benicio Del Toro), qui passe son temps à échapper à des attentats. Père de neuf fils, c’est pourtant à sa fille, Liesl (Mia Threapleton, la fille de Kate Winslet), qu’il souhaite léguer sa fortune. Mais celle-ci refuse, bien décidée à entrer dans les ordres. Tout le film repose donc sur le numéro de séduction d’un père matérialiste qui tente de convaincre sa fille de l’importance de l’argent. Certes, son opiniâtreté et ses maladresses le rendent émouvant, mais difficile d’éviter une impression de systématisme : scènes bavardes, couleurs pastel et défilé de stars (Tom Hanks, Scarlett Johansson, Charlotte Gainsbourg…). Zsa-Zsa Korda n’est-il pas le miroir du réalisateur, un homme qui a créé son univers et s’interroge sur son avenir ? Un film fou, peut-être son plus dramatique. F.D.« The Phoenician scheme », de Wes Anderson, avec aussi Bill Murray (1 h 41). En salle le 28 mai.
Pour continuer la lutte : « La servante écarlate » saison 6

L’heure du grand final des aventures de June Osborne face à Gilead. Après six saisons, « La servante écarlate » raccroche ses ailes, et brûle sa robe rouge, l’heure de la rébellion a sonné. La dernière saison vient de s’achever, et on profite du week-end pour la binge-watcher. Au programme, le retour de June Osborne à Gilead, son ultime tentative de sauver sa fille Hannah et de retrouver Janine, sa sœur d’infortune. Aux côtés des handmaids, elle est prête à mettre feu au pays pour le libérer de ces hommes qui dictent le destin tragique des corps des femmes. Haletant. E.P.« La servante écarlate », disponible sur MyCanal
Pour s’interroger sur la mort : « Another end », de Piero Messina

Si vous avez aimé « Her », de Spike Jonze, où Joaquin Phoenix tombait amoureux d’une intelligence artificielle, ce mélodrame dystopique va vous enchanter. Le pitch est tordu à souhait : inconsolable après la mort de sa femme, Sal (Gael García Bernal) a recours au programme Another End qui permet de transférer la personnalité d’un défunt dans un autre corps. Conquis par l’idée, il voit débarquer dans sa vie une jeune inconnue qui a les réflexions et les souvenirs de sa femme. Rencontre, sexe, disputes… c’est la même, sans être la même. Revivre des émotions rend-il l’absence moins douloureuse ? La technologie peut-elle soigner l’âme ? Vraies questions que pose Piero Messina, qui a eu la bonne idée de confier à Renate Reinsve – la révélation de « Julie (en 12 chapitres) » – ce rôle de femme énigmatique.« Another end », de Piero Messina, avec aussi Bérénice Bejo, Olivia Williams (1 h 58). En salle le 28 mai. F.D.
Pour frissonner : « Fred et Rose West : un cauchemar britannique »

C’est un fait divers peu connu en France mais qui résonne comme l’affaire Fourniret outre-Manche. Les enfants de Fred et Rose West entendent toujours la plaisanterie familiale qui dit que les enfants doivent être sages sinon ils finiront enterrés sous la terrasse comme leur grande sœur. Jusqu’au jour où, en 1994, la police creuse sous cette terrasse et retrouve un corps. Le père est arrêté, et l’enquête dévoile que de nombreuses filles ont été victimes de cet homme, et de son épouse, complice. E.P.