L’écrivain britannique Rachel Cusk aime parler des femmes, de leurs aspirations et de leurs difficultés à vivre dans une société construite par et pour les hommes. Et, décidément, nous aimons la lire ! Née au Canada d’une famille britannique en 1967, Rachel Cusk est le deuxième enfant, d’une fratrie de quatre. Elle passe quelques années au Canada, puis à Los Angeles avant de s’installer à l’âge de neuf ans en Grande Bretagne. Là-bas, elle est d’abord inscrite dans un pensionnat à Cambridge avant de devenir étudiante en langue anglaise au New College de l’Université d’Oxford. Son diplôme en poche, elle travaille chez un agent littéraire londonien. Le contact avec ce milieu lui met l’eau à la bouche…elle décide de faire de l’écriture un métier. Son premier roman publié est « Saving Agnès » (1993). Il est salué par la critique et même récompensé du Whitbread First Novel Award. Il relate l’histoire d’une jeune fille Agnès mécontente de sa vie amoureuse, de son sort, de ses relations, de son travail….jusqu’au moment où elle décide de prendre les choses en main. Un vrai appel au courage et à la prise de risques. Des risques, Rachel Cusk en prend rapidement…En effet, avec « A Life's Work :On Becoming a Mother » (2001) et « The Lucky Ones » (2003), un essai et un roman liés à l’expérience parentale, elle se heurte à des critiques plus mitigées. Rachel Cusk aborde le thème de la maternité et à contre-courant témoigne de ses dommages sur les femmes. Selon elle la maternité bouleverse les vies des femmes, ôte toute ambition nouvelle et redéfinit les rapports à autrui en fonction du nouveau petit être. La maternité…un problème et une incapacité à être épanouie ? Il faut oser opposer cette vision réaliste (et plutôt triste) au jolis minois des petits bébés. Les livres sont partout décriés mais Rachel Cusk n’en a cure… la maternité est une expérience vécue pour elle ce qui lui donne largement le droit d’en parler. Rachel Cusk est un phénomène outre-manche. Chacune de ses publications est un succès. Elle a été maintes fois nominée pour des récompenses et a en même récolté plusieurs dont le Prix Somerset-Maugham (1997) pour « The Country Life » (1997). Phénomène britannique qui acquiert sa notoriété en France à la publication de son sixième roman « Arlington Park » (2007). Et sans surprise, le livre, peut-être son meilleur crû, a été triomphalement accueilli. « Arlington Park »décrit vingt-quatre heures du quotidien de quatre femmes, Solly, Amanda, Maisie et Juliet, vivant dans une banlieue résidentielle londonienne. Apparemment, elles ont tout pour être heureuses : famille, mari, enfants, maison, bref une existence comblée. Mais derrière les murs de leurs maisons et dans les méandres de leurs pensées, se cachent en réalité des femmes malheureuses et frustrées. Rachel Cusk nous dévoile, avec du style, et le sempiternelbritish humor, le royaume de l’insatisfaction où déceptions, jalousies et angoisses son au rendez-vous. Les amateurs de séries y verront sans doute un clin d’œil à la série à succès Desperate Housewives, relatant la vie de cinq jeune femmes dans le quartier chic (et fictif) de Wisteria Lane…mais détrompez-vous ! Le seul point commun avec la série est le sujet abordé…les femmes au foyer. Il ne faut pas contrarier l’auteur… Elle même prévient : “Je crois que ceux qui auront acheté le livre en espérant y retrouver la série seront très déçus.” En effet, si les réalisateurs de la multiplient les situations invraisemblables et les gags, Rachel Cusk insiste, elle, davantage sur les personnages, leur univers cynique mais drôle. Elle préfère nettement disséquer leur humanité. Maintenant, si vous voulez la flatter, il est possible de la comparer avec l’illustre romancière britanniqueVirginia Woolf, qui fut en son temps un précurseur de la littérature féministe et une analyste hors-pair des tréfonds de l’âme humaine. Les passionnés de littérature peuvent, en effet, établir un parallèle avec Miss Dalloway et peut-être même voir dans le personnage secondaire de Christine (Arlington Park) une version désabusée de Clarissa Dolloway.Beaucoup prétendent que Rachel Cusk en a hérité, le style et l’art de restituer le détail. Le public, anglais et français, adore cette immersion dans le quotidien de ces femmes que l’on suit dans leurs activités journalières ou dans leur pensées les plus intimes… et quelquefois pas très convenables. Pour ceux qui ne l’auraient pas saisi, Rachel Cusk est une féministe. Ses personnages dans ses romans aspirent à une autre vie et se dépêtrent dans des situations qui ne leur plaisent guère. La situation des femmes, et notamment celle des femmes au foyer, ne lui convient pas. Et si elle admet voir le rôle des femmes accru au sein de la société, elle constate également que des évènements déterminants dans leur vie, tel que le mariage les handicapent. Rachel Cusk milite par le biais de ses romans à la recherche d’une solution politique pour aider des femmes souvent aliénées par le poids des traditions, des mœurs et de la religion. Rachel Cusk a écrit une dizaine d’ouvrages. L’un des derniers, « Egypt Farm » (2008), raconte l’histoire d’un homme qui à la suite d’un drame (sa maison s’est écroulée sur lui) décide d’emmener son fils en vacances le plus loin possible. Il atterrit chez des amis qu’il a connu bohèmes, mais la situation a bien changé….la désillusion est au rendez-vous. Après la gente féminine dont la psychologie n’a plus pour elle de secrets, Rachel Cusk nous initie à l’univers masculin…avec le même style qu’on adore !
Rachel Cusk

- NationalitéBritannique
- Date de naissance08/02/1967
- Signe AstroVerseau
- MétierEcrivain / Ecrivaine
- Personnalité du prénom Rachel
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