Et si commander un café en terrasse permettait de financer le système des retraites ? Ce mardi 14 mai sur le plateau de TF1, Emmanuel Macron reconnaissait que notre modèle social « reposait trop sur le travail ». Parmi les pistes de substitution : la consommation.
Depuis quelques semaines, la possibilité d’élargir les modes de financements de notre modèle social est évoquée par le patronat. Au Medef, on prône ouvertement l’instauration d’une « TVA sociale », une mesure prônée par la droite dans les années 2000.
Comprenez : une taxe de consommation sur les achats de biens et de services, dont l’argent récolté servira à financer l’assurance maladie, les allocations familiales, nos retraites, des prestations sociales… L’instauration de cette nouvelle taxe ne serait pas sans conséquence sur vos revenus et sur vos dépenses.
En quoi consiste cette mesure ?
Notre modèle social repose sur l’argent des cotisations, prélevées sur les fiches de paie, mais aussi sur les versements des employeurs.
Le principe d’une « TVA sociale » consiste à le financer également avec l’argent de la TVA. En contrepartie, on baisse les cotisations sur les salaires pour augmenter le salaire net.
La TVA est le premier prélèvement français avec plus de 200 milliards d’euros collectés chaque année. L’augmenter d’un point, en passant de 20 à 21 % par exemple, pourrait rapporter 10 milliards d’euros par an. Un tel apport supplémentaire permettrait de décharger les actifs.
Pourquoi le politique s’empare-t-il de ce sujet ?
La France est confrontée à un problème démographique, auparavant les travailleurs étaient assez nombreux pour financer l’ensemble de notre modèle social. Désormais, ce n’est plus soutenable et l’État doit chercher de nouvelles pistes.
La TVA sociale est fréquemment proposée par les organisations d’employeurs, comme le Medef. Pour les entreprises, les prélèvements obligatoires sur les salaires afin de payer les politiques de solidarité coûtent cher et les pénalisent.
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Selon le Monde, à Matignon on assure que cette proposition vient des échanges avec l’ensemble des partenaires sociaux, sans préciser ce qu’en disent les syndicats de salariés.
Qu’est-ce-que ça va changer pour vous ?
Vous constaterez une légère augmentation sur votre fiche de paie. Tant mieux, car l’allègement des cotisations sociales implique une hausse des prix.
Cela dit, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, y est opposée par principe. La TVA est injuste par nature car elle n’est pas progressive. C’est un impôt indirect auquel tout le monde est assujettis, au même taux, sans distinction de revenus.
Heureux sont les Français les plus aisés qui se verront exonérer de TVA sociale sur les produits de premières nécessités, au même titre que le reste de la population. Emmanuel Macron compte aborder cette piste lors d’une conférence sociale avec les partenaires sociaux, dont la date n’a pas encore été fixée.