« Enfant, je détestais le dimanche – c’était le jour de la version latine qu’il fallait rendre le lendemain –, et, au final, je me suis arrangée pour qu’il n’y en ait pas dans ma vie !

Une famille de musiciens, un dimanche pas comme les autres

De fait, avec mon métier, je travaille, à l’instar de mon mari [le baryton-basse Laurent Naouri, ndlr] et de mes deux enfants qui œuvrent aussi dans la musique. Ma fille est chanteuse, et mon fils, saxophoniste et chanteur.

Par essence, nous travaillons quand les autres sont au repos. Ainsi, dimanche dernier, je répétais ; celui d’avant j’étais à l’opéra Garnier pour faire un concert d’adieu au récital classique. Non pas que je ne chanterai plus de classique, mais plus un récital entier.

La Varenne, un refuge familial

Quand le dimanche est libre, j’organise un déjeuner familial avec mes parents, mon frère, mes enfants et leurs moitiés dans notre maison de La Varenne, sur les bords de Marne. Nous avons choisi de nous installer là il y a vingt-cinq ans, après la naissance de nos enfants, car cela nous semblait plus facile de les élever ici qu’à Paris.

Les dimanches de cœur : marché, cuisine et souvenirs sucrés

Le matin, je vais au marché de La Varenne, il est tellement beau. Ensuite mon mari et moi nous mettons en cuisine. À lui le salé, à moi le sucré ! Les desserts, ce sont d’ailleurs les seuls bons souvenirs de mes dimanches d’enfance où nous déjeunions chez les parents de ma mère.

Mon grand-père allait toujours chercher un dessert que j’adorais, le Marguerite, un gâteau à l’ananas et à la confiture d’abricot. Les déjeuners s’éternisent, ces moments sont si doux, et rares aussi.

Balades, cinéma et farniente au bord de Marne

Ensuite on enfourche les vélos pour aller faire un tour sur les bords de Marne. Toute la boucle est jolie, mais j’ai un faible pour le quai de la Pie, à Saint-Maurdes-Fossés, avec son club d’aviron et ses bateaux amarrés. Joinville aussi, avec ses petits ponts et ses guinguettes.

J’aime aussi aller au cinéma, j’ai adoré “Vingt dieux”, et “Anora” pour l’histoire, les interprètes et cette fin qui m’a fait verser des larmes. J’adore aussi rêvasser dans le jardin ou jardiner, et ramasser quelques roses… Ne rien faire ou presque, cela m’arrive si rarement, et cette sensation de farniente est délicieuse. »